En face de moi, un couple discute en Russe. Je me demande ce qu’ils
peuvent bien se dire depuis des heures. Parfois ils haussent le ton, j’ai
l’impression qu’ils sont sur le point de se disputer, puis ils éclatent
soudainement de rire.
Dans le compartiment d’à côté, le chef du wagon fait un boucan pas
possible. Hier, il nous expliquait par des mimes que pour faire mal, rien ne
sert de cogner, il suffit de casser des doigts. Il a éclaté
de rire, heureux de son conseil avisé.
A l’arrivée, il nous dira adieu avec quelques mots de Russe, que nous
tenterons de répéter sans en comprendre le sens. Puis il nous serrera dans
ses bras. "Da svidaniya!"